Les Aventures de Fernandel
- Zoé et Gaia
- 15 mai 2021
- 4 min de lecture

Tout commença il y a très longtemps, dans la luxuriante campagne toscane.
Un jour, pendant une partie de chasse à la grive, le jeune Fernandel fut pris au piège dans les filets des chasseurs qui, ne sachant quoi faire d’un gros corbeau tout noir, le vendirent pour pas cher à un scientifique un peu fou.

Fernandel se sentait très bien avec lui, il l’observait attentivement pendant que celui-ci dessinait des projets pour d’étranges machines volantes en s’inspirant de ses ailes.
Le scientifique s’y était beaucoup attaché et lui parlait comme à une personne et lui demandait des conseils.
Quand le vieux scientifique mourut, Fernandel fut vendu pour pas cher à un artisan florentin.

Cet artisan était tombé amoureux de son plumage noir brillant et de ses reflets bleus.
Avec ses plumes, il commença, à créer de merveilleux outils d’écriture, avec un stylet en or et argent finement ciselés et tous les rois et les reines, les docteurs et les notaires en voulurent un.
Le pauvre Fernandel se retrouva bientôt plumé et fut vendu pour pas cher à un marchand anglais qui l’offrit en cadeau à son petit garçon, comme animal de compagnie.

Cet enfant était très gentil et prenait soin de son corbeau bien-aimé. Ils étaient toujours ensemble et Fernandel lui racontait des histoires d’anciens royaumes et de familles nobles.
L’enfant commença à écrire ces récits et, en grandissant, il devint un écrivain très important.
Malheureusement sa femme avait très peur de ce gros corbeau tout noir : elle finit par le convaincre de vendre l’oiseau pour pas cher à un astronome italien.

Fernandel était fasciné par tout son savoir.
Il apprit avec lui à lire les signes du ciel, à observer les étoiles, à étudier le soleil et les lois de la nature.
Mais, un jour, il arriva que ce monsieur fût arrêté à cause de ses idées un peu trop révolutionnaires pour l’époque et Fernandel fut vendu pour pas cher à des marchands français qui l’amenèrent comme présent au roi de France.

Le roi fut émerveillé par la beauté de ce corbeau, au point de le garder toujours avec lui, sur son épaule.
Il ne s’en séparait jamais. Fernandel vécut pendant de très nombreuses années dans la splendeur et l’opulence, il apprit la beauté de l’art et les règles de l’étiquette.
Quand le bon roi mourut, Fernandel resta auprès de son fils qui, hélas, avait une femme un peu trop dépensière. En peu de temps, le royaume fut au bord de la faillite et il éclata même une révolution. Fernandel fut vendu pour pas cher à un musicien autrichien.

Ce musicien était un fou furieux, un génie ! Il jouait toute sorte d’instruments et composait des œuvres merveilleuses.
Fernandel apprit à lire la musique et à chanter de l’opéra. Ce fut une période très inspirée.
Malheureusement, ce sympathique musicien mourut jeune et Fernandel fut vendu pour pas cher à une compagnie de saltimbanques ambulants qui, après avoir voyagé pendant de nombreuses années, le vendirent pour pas cher à un peintre hollandais qui avait eu un coup de foudre pour lui.

Fernandel était très heureux avec ce peintre, il apprit les secrets et les techniques des couleurs.
En sautillant sur les toiles, il faisait de magnifiques tableaux et le jeune artiste s’inspira de son style et devint célèbre.
Il peignit des nuits étoilées et des champs de tournesols, il parlait avec Fernandel et lui confiait ses pensées.
Ils formaient vraiment un beau couple. Quand, malheureusement, le peintre mourut, Fernandel fut vendu pour pas cher à un architecte catalan.

Fernandel s’amusa tellement avec lui ! Il avait l’impression de vivre dans un monde magique de statues, d’animaux, de mosaïques criardes et de maisons aux formes les plus bizarres.
Il apprit à observer l’art et à voir le monde au-delà des règles et des conventions. Il se sentait comme dans un conte de fées.
Mais quand ce monsieur eut un accident, Fernandel fut vendu pour pas cher à une jeune couturière parisienne.

Malgré son âge avancé, Fernandel avait encore un beau plumage brillant et noir comme le charbon.
Cette couturière fut éblouie par tant de beauté et créa une mode de chapeaux pour dames, ornés de ses merveilleuses plumes complètement noires, qui eurent beaucoup de succès et la rendirent célèbre.
Le pauvre Fernandel se retrouva à nouveau plumé comme un poussin.
Il commençait à être un peu fatigué de tout ce vagabondage. Il était désormais vieux, rauque et un peu aveugle. Il fut acheté pour pas cher par un vieux barbier portugais qui exerçait son métier tout près du port et coupait la barbe à tous les marins de passage.

Un beau jour, Gaïa et Fred, pendant l’un de leurs voyages à la découverte du monde, se retrouvèrent devant la boutique du barbier et remarquèrent ce pauvre oiseau poussiéreux juché sur son perchoir dans un coin du magasin. Il était triste et solitaire. Tout de suite Gaïa le voulut. Elle convainquit Fred de se faire raser la barbe par le vieux barbier et, pendant que celui-ci regardait ailleurs, elle glissa le corbeau dans son sac et s’éloigna à toute vitesse.
Fernandel fut très heureux. Pour la première fois de sa longue vie, il n’avait pas été vendu pour pas cher, mais volé comme un objet précieux, ce qu’il était en vérité.
Et maintenant il peut se reposer et raconter ses aventures.

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